Fonctionnement du barrage et de l’usine hydroélectrique
Objectif : dompter la Truyère pour produire de l’énergie
Ce barrage est un ouvrage de type voûte-poids : sa forme incurvée et massive lui permet de résister à la pression colossale de l’eau qui s’accumule derrière. L’eau du lac, stockée à environ 660 m d’altitude, s’engouffre dans les conduites forcées, puis chute jusqu’à l’usine hydroélectrique située en contrebas, à La Bromme. En traversant les turbines, cette chute d’eau met en mouvement des alternateurs qui génèrent de l’électricité.
- Lac-réservoir : garantit une réserve d’eau considérable, permettant une production continue mais aussi l’adaptation de la production lors des pics de consommation électrique.
- Conduites forcées : ces gigantesques tubes en béton et acier acheminent l’eau sur plusieurs centaines de mètres de dénivelé.
- Groupes générateurs : à Sarrans, leur puissance cumulée approchait initialement 120 MW lors de la mise en service.
- Débit régulé : la Truyère, débitée à la sortie, retrouve son cours en aval pour alimenter d’autres barrages successifs.
En addition à la production d’électricité, le barrage joue un rôle de régulation des crues et participe, à sa mesure, à la gestion de la ressource en eau sur tout le bassin (protection des milieux naturels, soutien d’étiage lors des sécheresses, atténuation des crues).
Un barrage vivant : gestion au fil des besoins
Ce qui impressionne le plus, au-delà de la masse de béton, c’est l’extraordinaire souplesse du système. L’eau accumulée peut être turbinée à la demande, offrant à l’exploitation hydroélectrique une réactivité précieuse pour faire face aux aléas climatiques ou à l’imprévu du réseau national. C’est ce que l’on appelle la “production de pointe”.
A Sarrans, la surveillance se fait en continu, grâce à des équipes spécialisées – EDF y consacre un site de maintenance, de contrôle et d’exploitation, à cheval entre télégestion informatisée et présence humaine sur site. Un barrage, c’est aussi toute une routine : contrôles de sécurité, inspections sous-marines, surveillance sismique, vidanges décennales… Ces dernières sont de véritables événements, car elles révèlent, le temps de quelques semaines, le lit originel de la Truyère et les villages engloutis depuis la mise en eau (comme celle de 2014-2015, largement documentée par La Montagne).